simple is beautiful
Fluo Kids: Every party has a winner and a loser
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Tuesday, July 4, 2006

Every party has a winner and a loser



Yann Tiersen en guest star au Pulp c'était pas une blague, il était là pour un manifeste horrorock, la parade du côté obscur, avec sa copine "oh et le désert, le sable qui brûle sur ma peau" en mode incantations sur tapis d'électricité dégueulasse. Le chouchou des bohémiennes a entrepris de vider la piste avec application à coup de métal qui tache, quelques heures plus tard il s'y écroulait, immédiatement rejoint par son verre d'alcool. Sinon les mecs ont alterné dans la cabine, après l'interminable session teenage rock à l'enthousiasme approximatif et au groove inexistant, l'arrivée d'un Jean-Nipon qui tape juste fut un soulagement. Il y a même eu quelqu'un pour passer des trucs breakbeats rave anglais 90's, bien vu.

Personne ne s'y est trompé, ce soir-là c'était rock / electro = 0-1. Des fois j'imagine comment les mecs de Rock'N'Folk ont du bander quand ils ont senti que c'était le bon moment, qu'ils n'allaient plus devoir faire semblant d'aimer (ça veut dire s'obliger à comprendre) tous ces disques électroniques qui faisaient vibrer les gamins. Avec le prétexte : la dance n'amuse plus personne, c'est fondamentalement abstrait, anonyme, etc., les kids ont trop besoin de héros, tout ça. Franchement si aujourd'hui c'est un mec comme Pete Doherty qui fait rêver les jeunes, il y a un problème. Le problème c'est peut-être qu'il y a pas assez de lumières dans les home-studios, que les mecs qui pensent à bien s'habiller (Tiga) foirent leurs albums, mais ce handicap n'est pas une fatalité. Le nouveau standard des musiques populaires est électronique, autrement dit le futur de l'électronique est de faire rêver tout le monde, et Jackson ou Para One l'ont compris en osant s'exposer.

Maintenant l'imposture rock devient flagrante, le coup de la madeleine commence à s'éroder, c'est un constat concret, quand dATA chamboule tout avec trois lignes mélodiques, les vieux riffs bougent moins en moins de monde en dessous de 30 ans. C'est pas nécessairement un clash des générations, personne n'est assez débile pour rejeter le rock en bloc, mais quitte à vouloir y croire autant faire du diggin assez sérieux tout en se situant à la pointe du digital plutôt que de verser dans l'apologie référencée rétro des mascarades en cours. Concours de pathétique dans les reformations de groupes cultes, concours de sosies de mauvais goût (The Darkness), concours de tronches émoteen sur Myspace, difficile de se défaire de l'impression qu'on est en plein dans une seconde "grande arnaque du rock'n'roll". Sans aller jusqu'à parler d'une performance organisée par des DA's réactionnaires pour qui c'est la meilleure façon de se rassurer, on a le droit de se plaindre de voir Nadya transformée en meneuse heavy.

Un amalgame fascinant a fait que "rock" voudrait dire maintenant "énergie", alors Vitalic ou Justice, c'est du rock, alors rien ne vaut tant que le rock, peu importe l'innovation réelle finalement, Volcano amplifie des courants d'air pour gâcher une après-midi à la Villette, mais tant pis puisque c'est du rock, MTV laisse passer du neo-grunge sans urgence mais on a du se tromper, elle était là l'urgence puisqu'il y a des guitares tu vois. Qu'on se le dise le rock en tant que genre est anachronique désormais, et pour se donner une chance d'en apprécier encore mieux certaines manifestations, à travers un tube sur kick, une vieille déchirure sur vynile ou Super Audio CD ou ses ultimes innovations, il faut reconnaitre ça, le rock ne vaut plus rien, c'est ce qui me donne envie d'aimer DFA 1979 ou Battles, des mecs dont la musique ne se contente pas de multiplier les revendications détournées "écoutes c'est rock, donc je suis cool". C'est exactement ce que les ironistes Art Brut ont compris, le rock est mort à force d'avoir voulu renaître.

Hier pendant que je lisais dans les toilettes d'un bar ce graffiti "Save rock'n roll, kill a Naast", un jeune Toulousain avait le peak time de sa vie en approchant des lèvres inconnues pendant une montée du live Modeselektor.

Rattrapages :

MP3 : Sleater Kinney - Jumpers
++ clip

Les deux filles de Sleater Kinney viennent de splitter, leur ultime single "Jumpers" (extrait de "The Woods", Sub Pop, 2005) est fulgurant comme un rush de stress dans les embouteillages, et accessoirement, c'est une chanson rock.

MP3 : Zdar - Rock'n'roll number one

L'album éponyme a enfin une date (approximative : septembre / octobre) donc on peut enfin parler ouvertement de "Rock'n'roll number one", qui vaut mieux que tout les discours "il est temps de passer à autre chose". Dynamique super joussive, montée de guitare affollante, production qui brille, le pommeau de douche en guise de micro, karaoke humide, i feel good on the insiiiiiiiiiiiiide, ETERNITY ON YOUR SHOULDER. Réveille la midinette en toi, c'est ça aussi Fluokids.

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